GÉRER LA RÉSISTANCE AUX FONGICIDES DANS VOS CULTURES

La résistance aux fongicides peut nuire à de nombreuses cultures produites au Canada et est déjà problématique dans plusieurs d’entre elles, y compris les légumineuses, les pommes de terre et les fruits.

Pour gérer efficacement la résistance aux fongicides, il est nécessaire d’utiliser plusieurs stratégies afin de promouvoir la santé des plantes et d’assurer l’efficacité à long terme des fongicides. Ultimement, cela aidera à maintenir les rendements et la qualité des cultures.

Il y a trois principaux facteurs qui contribuent au développement de la résistance aux fongicides : les facteurs agronomiques, le risque de maladie et le risque lié aux fongicides. Nous expliquons ci-dessous des pratiques qui aident à gérer ces trois éléments. Commencez sans tarder à gérer la résistance aux fongicides sur votre ferme.

PRATIQUES DE GESTION OPTIMALES (PGO)

La meilleure façon de réduire le risque de maladie est d’adopter des pratiques
culturales qui favorisent la santé des plantes, y compris les suivantes :

  • L’utilisation de variétés ou de cultivars résistants aux maladies communes dans sa région
  • La prise en compte des conditions propices au développement des maladies et de l’historique des maladies dans ses champs
  • Les rotations de cultures pour réduire les populations d’agents pathogènes
  • La réduction du stress des plantes en optimisant la date, la profondeur et la densité des semis, en utilisant des semences de qualité, en supprimant les autres organismes nuisibles et en minimisant les dommages d’herbicides
  • Les pratiques sanitaires (exemples : nettoyer l’équipement, enlever les plantes malades)
  • L’emploi de traitements de semence de qualité pour combattre les agents pathogènes qui pourraient être présents sur la semence ou dans le sol et devenir une source de maladie.

Évaluez le niveau de risque de maladie en fonction des facteurs agronomiques (par exemple, le type de culture et le stade de croissance de la culture), de l’incidence de la maladie au cours des dernières années et des conditions environnementales.

Évaluez le risque de maladie et recourez à des fongicides dans le cadre d’un plan de lutte intégrée en adoptant les pratiques suivantes :

  • Évaluez le niveau de risque de maladie en fonction des facteurs agronomiques (par exemple, le type de culture et le stade de croissance de la culture), de l’incidence de la maladie au cours des dernières années et des conditions environnementales. Pour certaines maladies comme le mildiou, le Sclerotinia, la brûlure de l’épi causée par le Fusarium et la tavelure du pommier, des traitements préventifs peuvent être avantageux.
  • Dépistez vos champs afin de détecter tout problème et évaluez tôt et souvent l’état de la culture. Déterminez correctement le risque de maladie pour guider vos décisions de traitement. Un traitement fongicide très hâtif peut prévenir une explosion des populations d’agents pathogènes. Par exemple, les taches foliaires devraient être dépistées dans les fourragères avant l’apparition des épis (dans le cas des graminées) ou pendant le stade végétatif ou en début de floraison (dans le cas des légumineuses)..
  • Examinez vos pratiques culturales et les conditions environnementales et effectuez un traitement fongicide seulement lorsque les pertes de rendement ou de qualité risquent d’être plus importantes que le coût du traitement. Après tout traitement, évaluez l’efficacité de l’intervention en effectuant un dépistage pour comparer l’évolution de la maladie dans le champ et dans des bandes témoins non traitées. Consultez vos registres de traitement des dernières années pour guider vos décisions en matière de gestion des cultures.
  • Lorsque vous choisissez un fongicide, assurez-vous de connaître le niveau de risque de développement de la résistance que présente le fongicide que vous considérez. Lorsque le risque qu’un certain agent pathogène développe une résistance est élevé, planifiez, dans la mesure du possible, d’utiliser en alternance ou en mélange des fongicides homologués contre cet agent pathogène.
  • Une cote de risque de développement de la résistance est attribuée à chaque groupe de fongicides. Dans la mesure du possible, évitez d’utiliser des fongicides ayant une cote élevée de risque de développement de la résistance. Pour de plus amples renseignements, consultez la liste de codes FRAC (en anglais seulement).
  • Utilisez des fongicides appartenant à différents groupes FRAC en alternance ou en mélange.
  • Le mélange de deux ou trois fongicides ayant des modes d’action différents et qui sont efficaces contre le même agent pathogène peut retarder le développement de la résistance. Pour qu’un mélange ait réellement plusieurs modes d’action, les fongicides mélangés doivent être efficaces contre le même agent pathogène.
  • La résistance d’un agent pathogène à un fongicide peut avoir un effet sur sa sensibilité aux autres fongicides du même groupe, un phénomène connu sous le nom de résistance croisée.

 

Utilisez la dose et les volumes d’eau indiqués sur l’étiquette du fongicide et effectuez le traitement au moment propice afin bien contrôler la maladie.

  • Dépistez les champs ou utilisez des modèles de prédiction pour déterminer s’il est nécessaire de traiter les cultures et, le cas échéant, le moment optimal des traitements.
  • Lorsque vous appliquez des fongicides, utilisez un volume d’eau adéquat et de bonnes techniques de pulvérisation. Suivez les directives indiquées sur l’étiquette du produit pour maximiser l’efficacité du traitement.

Le mélange de deux ou trois fongicides ayant des modes d’action différents et qui sont efficaces contre le même agent pathogène peut retarder le développement 4 de la résistance.

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